La Rochelle : l’expédition punitive avait viré au cauchemar

Deux ans de prison dont seize mois avec sursis et mise à l'épreuve pour Christopher, 22 ans. Trois ans dont dix-huit mois avec sursis et mise à l'épreuve pour Thibaud, 21 ans. Combien pour Marvin ? Mineur au moment des faits, le Rochelais n'était pas présent à la barre du tribunal de grande instance de La Rochelle, jeudi, en audience correctionnelle, pour s'expliquer. Il doit le faire prochainement devant le tribunal pour enfants. C'est pourtant lui, selon ses copains, qui aurait « pété les plombs » dans la nuit du 26 au 27 août 2013 et fait vivre le calvaire à deux autres jeunes.

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Tout démarre par un cambriolage nocturne quelques jours plus tôt, du côté de Puilboreau. Plusieurs objets disparaissent dont des vêtements, ainsi que des produits stupéfiants. Le réveil est brutal pour Christopher. L'endroit reçoit régulièrement du monde. Le jeune homme veut récupérer son bien et finit par croire que deux jeunes qu'il connaît pourraient être les auteurs du vol.
Le 26 août au soir, quatre amis sont à la maison. La soirée est bien arrosée, l'ambiance monte. Christopher leur en parle. Et le groupe décide d'aller trouver les deux jeunes hommes en bas de chez eux. Ceux-ci habitent dans le quartier des Minimes, à La Rochelle. À cinq dans la voiture, un pistolet à billes dans la boîte à gants. Objectif : « récupérer les affaires », comme dit Christopher.

« Pour lui faire peur »

Après une brève discussion, la voiture repart avec sept personnes à bord. Les deux « invités » ne sont pas tranquilles. À juste titre. C'est une pluie de coups de poing qui s'abat soudain sur eux. Du sang gicle dans l'habitacle.
Mais le véhicule file, puis s'arrête enfin dans la campagne, à l'écart. L'une des deux victimes s'échappe. L'autre reste aux mains de ses tortionnaires d'un soir qui l'obligent à se déshabiller entre deux coups. En caleçon, on lui ordonne de partir en courant avant de lui tirer dessus au pistolet à billes. Thibaud, qui a pressé la détente, assure avoir tiré au hasard, dans la nuit, « pour lui faire peur ». Mais il l'a bel et bien touché. La victime, en sang, trouve refuge dans une clinique, où il reçoit du secours.
La police ne tarde pas à identifier les agresseurs présumés, dont deux sont vite mis hors de cause. Deux des trois mis en examen ont été jugés jeudi pour enlèvement et séquestration arbitraire, sur fond d'alcool, de drogue et d'ultra-violence. Ils ont dit regretter ce qu'il s'est passé.

http://www.sudouest.fr/2015/05/09/l-expedition-punitive-vire-au-cauchemar-1915653-1391.php