lundi 24 juin 2013

Leur maison dévastée par une coulée de boue

Une coulée de boue s'est formée à l'entrée de Chaourse. La maison de Corinne et Mickaël Darroussat se trouvait en plein dans sa trajectoire.
LES bottes toutes boueuses d'Enzo, 4 ans, sont restées sur le pas de la porte. Une attention que sa maman aurait sans doute appréciée en temps normal, mais ces jours-ci, c'est le cadet de ses soucis. La famille vit au rythme de la coulée de boue qui s'est déversée dans leur maison de Chaourse il y a quelques jours.
Dès qu'ils ont un moment libre, entre les démarches auprès des assurances et leur travail, Corinne et Mickaël Darroussat retroussent leurs manches et nettoient ce qu'ils peuvent des 140 m2 de leur sous-sol qui ont sombré sous la boue. « Heureusement que les amis, la famille et les pompiers de Montcornet étaient là pour nous donner un coup de main et aussi nous soutenir moralement. Nous leur adressons un grand merci », tient à dire la mère de famille qui a assisté, impuissante, à cette coulée de boue.
Le chien sauvé in extremis
Quand elle est sortie de son travail, son téléphone
portable
s'est mis à sonner tous azimuts. Le voisin avait voulu la prévenir mais, n'y parvenant pas, avait finalement appelé son fils. C'est son message qu'elle a écouté en premier. « Il me disait : « Va mettre un masque et un tuba au chien, je crois qu'il apprend à nager. » Comme toujours, j'ai cru qu'il plaisantait. Jamais je n'aurai imaginé qu'il disait vrai à ce point… »

Quand elle arrive devant chez elle, Corinne Darroussat prend l'ampleur de la catastrophe. Sa maison se trouve en plein dans la trajectoire d'une coulée de boue dont les témoins assurent qu'elle faisait 200 mètres de large. Les dégâts encore apparents sur les talus confortent cette impression. « Tout de suite, j'ai pensé au chien. J'ai fait comme j'ai pu pour arriver au chenil : il était temps. Il était embourbé jusqu'au cou et commençait à suffoquer. J'ai eu beaucoup de mal à le dégager, il s'en est fallu de peu. Ensuite, je me suis mise à l'écart, en sécurité, et j'ai regardé », raconte-t-elle non sans émotion.
Rien n'a été épargné
Quand le couple peut enfin accéder à sa maison, c'est la stupeur. Les dégâts, limités au sous-sol, sont néanmoins importants. Les meubles, l'électroménager, les souvenirs, rien n'a été épargné. « Il y avait environ 50 centimètres de boue et par endroits, des éclaboussures jusqu'à un mètre, témoigne Mickaël Darroussat. On relativise quand on voit ce qui s'est passé dans le Sud-Ouest, avec des personnes décédées, mais c'est quand même dur à encaisser. Surtout, on ne savait pas par où commencer le nettoyage. »
II faudra encore de longues semaines pour effacer les traces de ce torrent de boue. Celles laissées dans la tête de Corinne Darroussat mettront bien plus de temps à disparaître. Désormais, elle vit dans la crainte qu'un tel événement ne se reproduise et tremble dès que la pluie commence à tomber. Autant dire qu'en ce moment, elle n'a pas l'esprit tranquille.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/leur-maison-devastee-par-une-coulee-de-boue

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