vendredi 12 avril 2013

Quatre Moldaves et un coup de feu

La filière moldave… À écouter le procureur Clément, « on est face à un réseau piloté depuis Paris pour organiser des cambriolages en province ».
Les 20 et 21 février derniers, quatre Moldaves ont sévi à Frambouhans et aux Fontenelles. D’abord dans une maison où ils ont dérobé une bouteille de whisky et croqué un hot-dog surgelé. « On avait faim », soutient le prénommé Vadim, 22 ans, seul à comparaître à la barre du tribunal de Montbéliard, hier après-midi. Avec le même aplomb, il dit ne pas s’être rendu compte que c’était un coffre-fort que ses comparses et lui tentaient d’extraire d’un mur, dans une société des Fontenelles. Il croyait que c’était un… réfrigérateur.

« Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles »

« Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles ! », tonne le représentant du ministère public. « Quand on roule en Audi A6 depuis la Seine-Saint-Denis, qu’on a de l’argent pour mettre de l’essence, on n’a pas besoin de venir voler de la nourriture. Et puis quel toupet ! Vingt minutes après s’être fait contrôler par la gendarmerie, on commet un cambriolage. »
Face aux réquisitions (12 mois de prison avec sursis contre les quatre protagonistes et la confiscation de l’A6), Me Paula Garboni, du barreau de Paris, se lance dans un grand numéro : « J’écoutais Aznavour en venant. Ah la peur de l’émigré ! Mais les paroles du procureur ne suffisent pas. Ne vous laissez pas influencer par ces idées reçues. Est-ce qu’une bande structurée comme on vous la décrit laisserait autant de traces derrière elle ? Y compris de l’ADN. Soyons sérieux. En revanche, je m’étonne qu’un professionnel tel qu’un gendarme ait sorti son arme et ait tiré… » Selon le récit du président Troilo, le militaire, qui filait le train des voleurs, aurait dérapé dans la neige et le coup serait alors parti malencontreusement. L’avocate parisienne riposte : « De quel droit le gendarme a-t-il sorti son arme et tiré ? Était-il en état de légitime défense ? Non ! Il aurait pu tuer… » Avec la même force, elle dénonce la rétention du passeport de son client « ce qui va à l’encontre des normes internationales ». Face à l’assaut, après un instant d’hésitation, le procureur avoue ne pas s’opposer à la restitution du document. Le tribunal a condamné les quatre Moldaves à six mois avec sursis. L’A6 est confisquée et le passeport est restitué.
Filière ou pas, il est assez rare de voir des pieds nickelés supposés s’offrir les services d’un avocat parisien pour venir plaider pareil dossier…

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/04/12/quatre-moldaves-et-un-coup-de-feu

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